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Miroir d'eau au jardin de la Brèche à Niort. © VALHOR.
Les périodes de canicule s’intensifient avec le changement climatique et trouvent également leurs origines dans la conception de nos aménagements urbains. C’est l’occasion de rappeler l’importance de la nature en ville. Élément structurant, la végétation permet de lutter efficacement contre les îlots de chaleur, la pollution et les inondations.
La terre chauffe et la tendance n’est pas près de s’arrêter. Sur les 7 à 8°C d’augmentation de température prévue d’ici à 2100 au sein des villes les plus peuplées, environ 5°C s’expliquent par la seule bétonisation de nos milieux urbains. Il est temps d’agir : la fréquence des canicules devrait doubler d’ici à 2050.
Toutes les formes de végétation jouent un rôle dans le rafraîchissement de l’atmosphère (arbres, arbustes, plantes grimpantes, végétation spontanée). Un arbre mature peut ainsi évaporer jusqu’à 450 litres d’eau, soit l’équivalent de cinq climatiseurs qui tourneraient pendant 20 heures.
Pour garantir une bonne évapotranspiration, il faut améliorer les conditions de vie des arbres en ville avec l’augmentation de la porosité des sols, la continuité des fosses et l’instauration de strates de végétation intermédiaires. Parallèlement, créer de l’ombre avec les arbres évite aux sols minéraux (béton, dalles…) de stocker la chaleur.
Pour être bénéfique à la ville, l’intégration du végétal doit être pensée en amont des projets urbains. Or, elle est trop souvent vue comme la dernière touche d’un projet d’aménagement. C’est tout l’inverse qu’il convient de faire pour améliorer le fonctionnement des villes : végétal et aménagements paysagers doivent être prévus dès la programmation.
Il est urgent de s’appuyer sur les infrastructures vertes pour penser la ville de demain. Au-delà de leurs apports écosystémiques, les aménagements paysagers permettent de revitaliser des quartiers comme les centres-villes et d’améliorer les mobilités dans les agglomérations en repensant les connexions sur les territoires et en valorisant le cadre de vie. Ces projets sont conçus et réalisés par des professionnels soucieux de conjuguer savoir-faire et esthétique, mais aussi lien social et biodiversité, toujours dans une optique de maîtrise des dépenses.
Grâce au nouveau fonds de 500 millions d’euros alloué par le gouvernement lors du conseil des ministres du 14 juin dernier, les collectivités vont pouvoir accélérer la construction de la ville avec la nature et non pas à la place de la nature !
Voir la vidéo de présentation Des solutions vertes pour la ville
Le récent épisode de canicule nous l’a rappelé : nos villes ne sont pas adaptées aux pics de chaleur qui ont pourtant vocation à devenir de plus en plus récurrents. Pour faire baisser les températures face à ces phénomènes répétitifs, la végétalisation est l’un des leviers les plus efficaces à mettre en œuvre.
La végétation joue un rôle d'atténuation des îlots de chaleur urbains.
Entretien avec Erwan Cordeau, de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme.