Écojardin fête ses 10 ans !

Point de vue - Le 27 juin 2022



Aurore Micand. © DR.

Chargée d'études Écojardin pour Plante & Cité, Aurore Micand suit avec passion les évolutions du label depuis sa création. Elle rappelle en préambule que la gestion écologique ne se limite pas ou plus à l’arrêt des produits phytosanitaires, mais concerne également une gestion favorable à la biodiversité (faune et flore) et les interactions qu’elle génère. Revue de détails.

Pourquoi un label dédié ?

À l’origine du label en 2010, on trouve une démarche collective coordonnée par Plante & Cité, initiée par et pour des professionnels dans une optique de référencement avec les maîtres d’œuvre en premier lieu. Il s’agissait in primis d’élaborer un guide de bonnes pratiques qui constitue un cahier des charges commun adapté à la gestion écologique dans la diversité des espaces et des climats. En complément, le label s’est voulu dès le départ tout à la fois exigeant et accessible. Pour ce faire, il a intégré de multiples critères en termes de taille de site ou de collectivité ou de progrès dans les pratiques. À partir de 2018, du fait de son inscription dans le Plan Biodiversité national, il a bénéficié d’une majeure reconnaissance et, par conséquent, d’une plus grande notoriété auprès des parties prenantes. Beaucoup d’entreprises du paysage ont rejoint le mouvement à ce moment-là à la suite des donneurs d’ordre. Certaines en ont d’ailleurs fait leur marque de fabrique telle que Marcel Villette à Gennevilliers.

 

Quels sont les sites concernés ?

Les typologies sont variées et sont tant publiques que privées. Si les collectivités se sont engagé les premières (via les parcs et jardins, cimetières, centres hospitaliers, établissements d’enseignement…), elles ont été rapidement rejointes par des entreprises ou des bailleurs sociaux (Véolia, Paris Habitat…) jusqu’à des structures moins attendues sur la biodiversité à l’instar de l’aéroport d’Orly. Les sites peuvent également s’inscrire dans une labellisation plus globale comme à Cherbourg ou Rennes pour ne citer que ces deux communes. Dans ces cas, les équipes sont mobilisées sur l’ensemble du patrimoine urbain.
Comment fonctionne la démarche de labellisation ?
Depuis 2012, nous disposons d’un réseau d’une douzaine d’auditeurs – externes et indépendants – organisés par grandes régions. À la demande d’un acteur, ils se rendent sur place une journée pour échanger et rencontrer les jardiniers. S’ensuit une recommandation assortie d’un plan d’actions, notamment autour des critères essentiels que sont le sol, l’eau, la faune et la flore, et la formation.
Compte tenu des délais requis pour mettre en place les changements dans les pratiques, la durée de labellisation est fixée la première fois à 3 ans, renouvelable ensuite 5 ans. 95 % des labellisés poursuivent la démarche ce qui est un beau succès ! Nous constatons une progression très nette dans les paramètres mesurés entre le 1er et le 2e audit.
Aujourd’hui, nous avons 665 sites labellisés avec 116 gestionnaires engagés.

 

Quels sont les apports concrets de la labellisation ?

D’abord déconstruire les idées reçues, à commencer par la démonstration que la gestion écologique ne coûte pas plus cher et qu’elle peut s’appliquer partout et à toutes les échelles. C’est aussi une entrée précieuse vers la nature en ville qui permet la reconstitution de la flore spontanée dans la chaîne trophique.

 

Le mot de la fin ?

La démarche fait des émules. Nous avons des perspectives de déploiement dans les pays francophones (Service public de Wallonie, Suisse, Québec…) et nous recevons aussi des demandes de référentiel adapté à d’autres milieux, tropicaux en particulier (Guadeloupe, Mayotte, Réunion). La relève est assurée !

En savoir plus :
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