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Le directeur des études et des travaux de l’espace public à la Ville de Perpignan (66) Patrice Lafargue explique comment des jardins familiaux ont à la fois permis la sécurisation et la valorisation du parvis d’un établissement scolaire ainsi que la reconquête d’une zone résidentielle sensible.
À l’occasion d’une étude de sécurisation des différents groupes scolaires de la ville, nous avons constaté que le parvis du groupe scolaire Blaise-Pascal, dans le quartier Mailloles, méritait une attention particulière et prioritaire en termes de valorisation et de sécurité. En effet, en plus d’être laissé à l’abandon, le parvis avait l’apparence d’un terrain vague minéralisé, fortement utilisé en parking et autres pratiques en contradiction avec un lieu sécure pour les enfants scolarisés du quartier. Notre première intention a donc été, après consultation, de confier à une maîtrise d’œuvre constituée d’un architecte et d’un paysagiste une mission de reconquête de ces espaces par la création d’un parvis sécurisé et harmonieux pour le groupe scolaire.
L’agence montpelliéraine Atelier Sites, retenue pour l’occasion, nous a alors fait remarquer en phase d’étude que le site était situé à l’articulation d’une part d’une résidence HLM et d’un quartier pavillonnaire où se dégageait une cohabitation plutôt fragile et d’autre part d’anciens jardins familiaux légèrement excentrés et en perte de vitesse. Leur proposition a donc été de déplacer les jardins familiaux entre ces deux zones résidentielles dans une logique d’espace tampon, tout en créant un parvis d’école sécurisé et végétalisé.
En collaboration avec l’agence de paysage Atelier Sites, la zone entourant l’école Blaise-Pascal à Perpignan (66) a été entièrement revisitée avec le végétal. © Atelier Sites.
Les jardins familiaux ont été livrés environ 1 an et demi après le début de la concertation avec l’agence de paysage. Nous avons communiqué régulièrement sur ce projet pendant toute la durée des travaux, si bien qu’au moment de la livraison des associations d’habitants s’étaient déjà formées pour se répartir les terrains. Aujourd’hui, la totalité des 14 parcelles sont occupées, bien entretenues, et nous avons une liste d’attente car l’engouement des habitants ne faiblit pas. Le prix de la location d’une parcelle à l’année est de l’ordre d’une centaine d’euros.
Globalement, cette reconquête globale du secteur est une réussite car les jardins familiaux ont agi comme un « réel amortisseur social », permettant d’apaiser les tensions entre la zone pavillonnaire et les résidences HLM. Ce lieu de vie intergénérationnel ou domine le végétal relie désormais les enfants qui sortent de l’école aux personnes plus âgées qui s’occupent des jardins. Le parvis de l’école est également beaucoup plus sûr pour les enfants.
Nous avons donc décidé de ne pas nous arrêter là : nous devrions étendre la surface des jardins familiaux en récupérant de l’espace foncier disponible prochainement, ce qui représentera 6 à 8 parcelles supplémentaires. Nous allons reproduire les mêmes caractéristiques d’aménagement que la version précédente en conservant notamment les cheminements à distance des parcelles pour éviter les intrusions. Si tout va bien, les nouvelles parcelles seront livrées d’ici à la fin de l’année.
photo portrait Patrice Lafargue : © DR.