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© VALHOR
Alors que la disparition des abeilles se poursuit à un rythme alarmant, de plus en plus de collectivités se mobilisent pour développer leurs ressources alimentaires à travers les plantes mellifères.
Comme la plupart des populations d’insectes volants, les abeilles sont victimes d’une véritable hécatombe depuis une quinzaine d’années. Chaque hiver, elles accusent en France des pertes de 20 à 30 %. Par-delà la survie de l’espèce, c’est notre biodiversité, notre agriculture et notre alimentation qui sont en danger. Grâce à la pollinisation, les abeilles contribuent ainsi à 75 % de la production alimentaire mondiale, comprenant notamment les pommes, certains légumes comme les artichauts ou des fruits comme les citrons1. À l’origine de leur disparition, le manque de nourriture lié au réchauffement climatique ou encore l’usage intensif des insecticides dans certaines cultures.
Selon un sondage Harris Interactive2, 72 % des Français se disent « de plus en plus sensibles aux enjeux écologiques depuis quelques mois », ce qui fait de l’écologie l’une des problématiques les plus attendues des municipales de 2020. Dans ce contexte, certaines collectivités urbaines ont d’ores et déjà initié des aménagements favorisant les abeilles. À Chatillon-sur-Chalaronne, dans l’Ain (environ 4500 habitants), 50 000 fleurs et plantes représentant plus de 200 variétés, dont la plupart sont nectarifères, sont plantées. Une initiative récompensée par le concours Villes et villages fleuris de France en 2016 dans la catégorie « Villes mellifères ».
Depuis l’été 2019 à Autun (71), commune d’environ 13 000 habitants, les services verts ont pour consigne de n’utiliser que des plantes à fleurs mellifères lorsqu’ils composent des massifs. La ville est ainsi l’une des premières à créer un parcours mellifère pour les insectes, ainsi qu’un verger conservatoire constitué d’une douzaine d’arbres fruitiers aux floraisons étalées sur la saison. Résultat, 80 % des végétaux sont pollinisés par des insectes.
En juillet dernier, c’était Utrecht, en Allemagne, qui surprenait son million d’habitants en végétalisant le toit de 316 abribus. Diffusées avec enthousiasme sur les réseaux sociaux, les images des structures recouvertes de sedums, des plantes qui ont la capacité de stocker de l’eau dans leurs feuilles, ont fait le tour du monde. Comme de nombreux aménagements paysagers, ces toits végétalisés remplissent plusieurs services : absorption et rétention de l’eau de pluie, amélioration de la qualité de l’air…
En France, un récent sondage Kantar pour VALHOR montre que les Français connaissent bien le rôle des pollinisateurs et ne redoutent pas leur proximité, même quand ce sont des insectes potentiellement piqueurs3.
La lavande, très prisée par les abeilles pour leur feuillage aromatique, est une plante mellifère facile à cultiver. © VALHOR
Que ce soit un parcours arboré, des structures végétalisées ou la création d’une réserve mellifère, « il est essentiel de choisir les essences mellifères avec un semencier professionnel afin de savoir quelles sont celles attractives pour les insectes, et les abeilles en particulier », précise Fabien Kouachi, directeur des missions de sensibilisation de l’Observatoire français de l’apidologie. Afin de faciliter la prise de décision, VALHOR et FranceAgrimer, aidés par des contributeurs scientifiques et techniques, ont créé un guide pour accompagner les collectivités locales dans le choix des plantes mellifères. Sélectionnées sur une base de critères tels que le type de plante, la période de floraison, leur disponibilité dans les circuits de distribution classiques et chez les horticulteurs et pépiniéristes, une liste de 200 espèces est disponible gratuitement en ligne.
Pour sensibiliser le grand public à cette cause, VALHOR a par ailleurs lancé la Semaine des fleurs pour les abeilles en 2017, en partenariat avec l’Observatoire français d’apidologie (OFA). Lors de la troisième édition, qui s’est déroulée du 14 au 23 juin 2019, 750 professionnels du végétal se sont mobilisés pour permettre aux citoyens d’agir en faveur des abeilles. Jardineries et fleuristes ont ainsi distribué des sachets de plantes mellifères. Chacun était invité à partager ensuite une photo de sa plante.
Depuis quelques mois, l’OFA propose aux collectivités des opérations de sensibilisation auprès des enfants dans les écoles primaires de tout l’Hexagone : « L’école des abeilles ». Le principe : permettre à des ambassadeurs (parents d’élèves, membres des collectivités locales, etc.) d’animer des ateliers autour du thème des abeilles et des plantes mellifères grâce à un kit pédagogique fourni par l’Observatoire.
Retrouvez le guide « Liste des plantes attractives pour les abeilles : plantes nectarifères et pollinifères à semer et à planter »
1 Greenpeace, 2016.
2 Sondage réalisé en ligne les 28 et 29 août 2019 auprès d'un échantillon représentatif de 1 066 personnes selon la méthode des quotas.
3 Source : www.valhor.fr, Étude Kantar, mars 2019 ; « Les Français et la disparition des insectes pollinisateurs ».